Les échecs modernes ont été profondément modifiés par l'influence des programmes d'échecs.
A notre niveau d'amateur, on analyse souvent nos parties en interrogeant l'oracle et en concluant à l'aide de ses analyses par des ''il fallait jouer cela". De même, les amateurs novices se mettent à critiquer les coups des champions en s'appuyant sur les moteurs en lignes et à ponctuer les commentaires par des "oh le nul il a pas vu qu'il fallait jouer cela'' ou par des ''il est à -0.56, il est pas bien".
A haut niveau, le jeu a cherché à éviter toutes escarmouches tactiques et plusieurs variantes sont délaissés à cause de l'évaluation cybernétique.
Mais voilà, Alpha zéro, l'intelligence artificielle (plus exactement, un programme d'apprentissage profond) est arrivé et a affronté le plus fort moteur d'analyse actuel. Le résultat est sans appel, plus de 150 parties gagnées et seulement 6 défaites pour 1000 parties, et il n'a pas fini de progresser.
Mais ce qui est le plus frappant, c'est que son style de jeu privilégie le dynamisme au détriment du matériel et donne parfois l'impression de voir l'intuition humaine à l’œuvre. Il choisit toujours la souplesse dans les ouvertures et très souvent restreint les pièces adverses et enferme le roi noir.
On croirait voir jouer un Kasparov optimisé et cela ouvre des perspectives pour le jeu du XXIeme siècle avec un retour de la créativité et du dynamisme.
Vous trouverez ci-dessous deux vidéos illustratives.
Une fantastique partie d'attaque avec des commentaires en anglais mais avec un accent facile à comprendre.
Une partie positionnelle impressionnante avec les commentaires de Bordi/Blitzstream