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Ils étaient minces, ils étaient beaux, ils sentaient bon le sable chaud, mes légionnaires…

Bon, en vrai, moi, j’suis mince, c’est bien connu, et Jean-Mi, il conduisait, donc on s’en fout, mais Philippe, Pascal et Livio, on ne peut pas dire qu’ils soient bien fins, donc on était tassé dans la Jean-Mi mobile. Et faute de sable, on peut dire que ça sentait le chaud. Mais cela étant dit, une voiture, c’était bien parce que c’était moins cher et plus convivial.

Cette petite introduction pour dire que ce week-end, on partait à la guerre pour affronter les galériens de la Loubatière de la zone Ouest-Bretagne.

On avait été soigné aux p’tits oignons par le staff qui nous avait réservé les chambres à l’hôtel Kiriad, à deux pas du lieu de jeu, et à un pas des restaus sportifs.

A peine arrivés à l’hôtel, (Pour donner un ordre de temps, Livio avait tout juste eu le temps de recueillir le prénom de la réceptionniste, et pas encore eu le temps d’avoir son 06), on se dirigeait vers le bar des sports pour notre apéro/repas de soutien à ces autres gladiateurs que sont les footeux. Phil avait mis son beau maillot rouge, mais ça n'a suffit. D’ailleurs à la fin c’est plutôt lui qui voyaient rouge, mais à l’encontre du gardien de Liverpool  (bon, faut suivre l’actualité, un peu, quand même).

Tout ça pour dire qu’on n’était pas loin et relativement frais quand on s’est couché après une ultime partie d’échecs pour affiner les talents de défenseur de Jean-Mi.

La réceptionniste s’était en plus transmutée en un réceptionniste, ce qui fait que même Livio est parti se coucher.  C’est dire si on était prêt pour réussir la journée du dimanche (oui, parce que ça se voit pas encore, mais c’est un article qui parle d’échecs).

Donc dimanche matin, 5 minutes de voitures, un café dans la main, 3 volets d’escaliers en bois craquant, et nous voici sous les combles du cercle Paul Bert Rennais pour en découdre avec nos sympathiques, mais néanmoins opposés adversaires. Le tournoi réunissait 8 équipes pour trois rondes acharnées sur la cadence « 50 minutes + 10 secondes ». Sur le papier, on n’était pas favori puisque classée 7ième à la moyenne des elos.

On avait convenu que Pascal ferait le pom-pom-boy à la première ronde et servirait de support logistique.

On avait également décidé que pour honorer son statut « d’homme en forme » du moment, Livio jouerai au premier échiquier, suivi dans l’ordre des échiquiers de Yoann, Phil, Jean-Mi, et Pascal.

Livio, fidèle à sa réputation de puncheur amenait sa dame, sa tour, ses deux fous et un cavalier sur zone adverse pour laminer le roque ennemi, et obtenait ainsi le premier point du match.

A côté, c’est un Phil un peu fébrile qui proposait et obtenait la nulle sur une finale fou-pions contre cavaliers-pions difficile.

Jean-Mi avait la partie la plus compliquée de la matinée, puisque perdu dans les couloirs suite à une mauvaise information de l’arbitre, il errait comme une âme en peine à la recherche d’une issue pendant un bon quart d’heure alors que sa pendule défilait. C’est précisément le temps qui lui manquait au moment d’aborder une finale équilibrée, qu’il finissait par perdre, par l’agacement et le manque de temps.

De mon côté, j’entamais une finale Tour + 4 pions avec un pion isolé sur la colonne h que je n’arrivais pas à concrétiser. Après une dure lutte, et pour solder les 16 duels de la matinée je finissais par accepter la nulle qui ne permettait pas la victoire de l’équipe, mais garantissait le match nul (1-1). Le premier objectif de ne pas rentrer bredouille était donc accompli.

Pendant ce temps, notre pom-pom-boy logisticien allait nous chercher les sandwichs salvateurs qui nous permettaient de relancer la machine l’après-midi.

Pour permettre à Phil de se remettre de ces émotions et de se préparer pour le final round, c’est Pascal qui prenait la place. Par la même occasion, l’ordre du classement faisait que Jean-Mi devait affronter sa deuxième partie d’affilée avec les noirs, et tentait à nouveau sa nouvelle arme de la défense Ruiz.

Fidèle à sa tradition, Livio bouclait sa partie en premier, mais cette fois ci-après une défaite après avoir voulu forcer une prise de pion qui se retournait contre lui. Son expérimenté adversaire (on peut même dire qu’il était vieux) déroulait tranquillement la partie et maintenait son avantage jusqu’à l’abandon.

Jean-Mi attaquait le roque adversaire, pendant que son adversaire pilonnait son aile dame: c'est l'ennemi qui gagnait son pari avec un recul des forces Jean-michéennes qui se trouvaient prises en tenailles, le contraignant à l’abandon après un beau combat. A ce stade de la compétition, Pascal me signalait une proposition de nul de son adversaire, que je lui demandais de refuser, sachant que la partie paraissait équilibrée, mais loin de son dénouement. Son adversaire, jeune, mais rusé, trouvait alors l’échec perpétuel qui lui permettait de forcer la nulle et de mettre ainsi son équipe sur l’autel de la victoire.

De mon côté, j’affrontais un jeune adversaire sur une partie très équilibrée avec des attaques mutuelles et frontales vers les roques adverses. Alors que nous nous dirigions vers une finale de fous opposés (un pion d’avance pour moi), mon adversaire refusait l’échange de dames qui me permettait de gagner un autre pion. Suite à ce refus, je trouvais un improbable réseau de mat Dame/fou/pions adverses qui me permettait de remporter un point qui ne servait à rien pour l’équipe, mais était assez important pour le moral.

C’est donc d’un rien que nous perdions cette deuxième manche, mais avec l’esprit combattif que nous entamions la dernière, contre les Sables d’Olonne qui n’avaient à leur compteur que deux défaites.

Sur cette dernière partie, Jean-Michel restait au repos tandis que, la tête farcie de soleil et de stratégie, nous repartions au combat.

Combat qui aurait pu être rapide pour moi, car, tout en me jurant que cette défense Pirc était la dernière de ma vie, je me faisais compléter défoncer et j’hésitais à abandonner au 8ième coup, après m’être fait déroquer, et avoir concédé une tour et un pion contre un simple fou. Mais comme mon adversaire avait l’air fatigué, que c’était la dernière partie de la journée, et que c’était la honte d’être le premier à perdre au bout d’un quart d'heure, je me décidais à l’asticoter en tricotant avec les quelques pièces qu’il me restait.

Pendant ce temps, Livio, dans une partie complexe et positionnelle trouvait le coup de cavalier qui faisait dire à son adversaire après dix minutes de soupir « quand même, c’est ballot, ça », avant d’abandonner.

Un peu plus tard Pascal faisait plier son adversaire et obtenait un beau mat sur le roque adverse.

Toujours un peu plus tard, Phil, en bon plaisantin me demandait s’il pouvait proposer nulle, ce que je lui refusais vu l’avantage positionnel et matériel qu’il avait. Il en ratait son mal, mais continuait à engranger du matériel.

Mon adversaire, toujours fatigué, toujours en situation favorable, mais qui n’arrivait à se dépêtrer de mes attaques Fou-cavalier-tour, acceptait la nulle, et se prenait la tête entre les mains quand je lui montrais le coup qui lui aurait permis de débloquer la situation et de voler vers la victoire.

Il ne restait à Philippe qu’à conclure pour obtenir un beau 3-0 et nous repositionner dans le tableau.

Au final, cela nous met à la quatrième place, soit une position très honorable au vu de notre classement de départ. On finit également avec 5 victoires, 4 nulles, et 3 défaites, soit un bon bilan d’équipe, et la satisfaction du travail accompli.

Le retour se faisait sans autre encombre qu’un bouchon de 16 km sur l’autoroute Avranchonaise qui nous permettait de profiter un peu plus longtemps de la voiture de Jean-Mi.

Cette place ne nous suffit pas pour la qualif du tour suivant, mais rassurons-nous en nous disant que la date ne nous arrangeait pas, et que Nancy c’est loin. Et puis surtout, on peut se rappeler que le simple fait de s’être qualifié pour cette ronde était déjà une belle performance que nous n’avons pas démentie par la suite.

Gamba l’UST, et bon boulot, les gars.

Tag(s) : #coupe de la federation